Initier les jeunes à l’ESS, un enjeu pour demain
Vrai ou faux ? Quelques idées reçues
« Je n’ai pas de diplôme, je ne peux pas travailler dans l’ESS. »
FAUX
L’ESS regroupe des opportunités professionnelles pour les jeunes peu ou pas qualifiés également. Tous les métiers, tous les profils et tous les secteurs sont représentés.
« Il n’y a pas de perspectives d’évolution dans les structures. »
FAUX
Comme dans toutes entreprises, il est possible d’évoluer dans les structures de l’ESS. Tout dépend de la taille de la structure et de son fonctionnement.
« Pour un jeune de moins de 30 ans, l’ESS n’offre que de très bas salaires »
VRAI ET FAUX
Les écarts de salaire ne sont pas significatifs à l’entrée sur le marché du travail : 1 805 € pour le salaire mensuel brut moyen dans l’ESS, contre 1 983 € dans le privé hors ESS et 1 858 € dans le public. Mais ils se creusent ensuite car les structures de l’ESS veillent à limiter l’écart de rémunération entre dirigeant.es et salarié.es.
L’ESS à tous âges !
Les jeunes connaissent peu ou mal l’ESS et très peu d’entre eux savent comment participer concrètement à cette économie. Pour Sylvie Maleon, vice-présidente de la Chambre régionale de l’ESS Nouvelle-Aquitaine « la sensibilisation commence dès le plus jeune âge, c’est-à-dire dès la maternelle jusqu’à l’université. » Proposer à chaque âge des séquences de sensibilisation et de découverte de l’ESS afin de leur permettre d’envisager d’autres manières d’appréhender leur environnement autour de démarches de coopération et d’expérimenter des approches collaboratives est essentiel. Des outils pédagogiques, portés par L’ESPER, Animafac, la MAIF, la MACIF, la Mutualité Française, l’Avise, le CJDES, etc. permettent de découvrir et de transmettre ce qu’est l’ESS, son histoire, ses valeurs et ses réalités économiques en milieu scolaire. Les Chambres régionales de l’ESS développent aussi des dispositifs spécifiques comme « Esprit d’entreprendre », « Made in ESS » (Pays de la Loire, Grand Est), « Eductours » ou Junior coopérative (Nouvelle-Aquitaine).
Encore du pain sur la planche !
Même s’il y a des formations universitaires à l’ESS aux quatre coins de la France, ce secteur économique apparaît peu dans les enseignements. « Il y a beaucoup de formations à l’ESS mais ce secteur souffre d’un manque de reconnaissance et de connaissance tout court » commente Sylvie Maléon, vice-présidente de la CRESS Nouvelle-Aquitaine. L’action auprès des jeunes doit encore aller plus loin pour répondre à leur quête de sens.
Pour aller plus loin :
Dans mes études, c’était utile d’avoir une sensibilisation à l’ESS. Il y a un vrai enjeu pour les jeunes qui ne savent pas trop ce qu’ils veulent faire plus tard, ni quelle est leur place dans la société.
Savoir que l’ESS place l’humain au cœur du projet, c’était important car on peut se sentir utile, en intégrant des coopératives jeunes, des projets solidaires.
Ségolène,
Etudiante à l’IFAID Bordeaux
Initiatives tous azimuts
Mon Entreprise Sociale et Solidaire à l’Ecole
« Mon Entreprise Sociale et Solidaire à l’Ecole », porté par L’ESPER, est un dispositif citoyen et entrepreneurial, qui consiste en la création, en classe, d’une entreprise de l’ESS par des collégiens, des lycéens, quelle que soit leur filière ou par des étudiant.es en MFR (Maison familiale rurale).
Metroloco, un restaurant pas comme les autres !
Metroloco, créé par la Scic Interstices (Tarnos) est un restaurant géré par des jeunes de 18 à 25 ans sous la forme d’une « Entreprise coopérative jeunesse ». L’objectif est de leur faire découvrir toutes les facettes de la gestion d’une entreprise coopérative avec une gouvernance collective et multi-acteurs.trices. Source d’émancipation, cette entreprise leur donne aussi la possibilité de contribuer à la vie locale et au développement de leur territoire (valorisation et approvisionnement en circuit court).
www.facebook.com/MetrolocoTarnos
et aussi
www.facebook.com/jeunesetbossdunecoop
Le Mois de l’ESS
Le Mois de l’ESS est une vitrine auprès du grand public, des collectivités et des entreprises pour toutes les initiatives de l’ESS. C’est plus de 2200 événements, un forum national, 4 prix nationaux et 18 prix régionaux. Chaque CRESS mobilise les acteurs et actrices de l’ESS, les appuie dans l’organisation de leurs événements, anime les partenariats régionaux et organise la médiatisation de tous les événements.
La Semaine de l’ESS à l’Ecole
« La Semaine de l’ESS à l’Ecole », prévue chaque année en mars, est dédiée à la communication sur tous les projets qui existent en ESS en classe. Il s’agit de mettre en lumière ou de donner envie à des élèves ou des enseignants de mener une action, d’organiser des visites d’entreprises, un ciné-débat ou des interventions en classe de dirigeant.es, salarié.es de l’ESS…
Le service civique « Diffuseurs de solidarité »
Durant 6 mois, 100 jeunes de 7 villes de France se mobilisent pour la citoyenneté en s’engageant dans le service civique « Diffuseurs de solidarité ». Porté par la Macif et Unis-Cité, ce programme relie les besoins des associations autour de Lyon, Niort, Tours, Mulhouse, Montpellier, Amiens et Paris et le désir d’engagement des jeunes.
www.uniscite.fr/missions-service-civique/diffuseurs-solidarite
EVA (Entreprises à valeur ajoutée)
L’IRESA (Inter-réseau de l’ESS en Anjou) a créé EVA (Entreprises à valeur ajoutée), un support pédagogique qui permet de créer une entreprise de l’ESS et de s’immerger en équipe dans cette forme d’entrepreneuriat.
épicerie gratuite
Sur le campus de Villejean à Rennes (Ile-et-Vilaine), où 40 % des étudiant.es sont boursiers, l’épicerie gratuite fait des dons alimentaires pour les étudiant.es à partir de la récupération de denrées fraîches issues d’invendus (grandes surfaces, cantines, marchés, etc.). Et d’autres initiatives existent ailleurs !