La CRESS Nouvelle-Aquitaine est particulièrement inquiète des annonces gouvernementales proposées dans le cadre du Projet Loi de Finances 2025.

-25% de baisse pour l’ESS, c’est fragiliser voire faire disparaître, des organisations de l’ESS déjà en difficultés en lien avec les plans de rigueur économiques qu’elles subissent depuis plusieurs mois.

Elles sont pour autant, en première ligne, dans les moments de crises sociales, sanitaires ou économiques, en proposant un autre modèle de société.

Pour rappel, l’économie sociale et solidaire regroupe les femmes et les hommes qui proposent une alternative au modèle de production actuel. Les actrices et acteurs de l’ESS proposent au quotidien des services indispensables aux citoyens et citoyennes de Nouvelle-Aquitaine : crèche, EHPAD, centre de soin, aide à domicile, alimentation, épiceries solidaires, banque alimentaires, ressourceries, lien social, éducation, formation, mutuelles, coopératives de transports ou d’énergies, associations sportives ou culturelles ….

Nous prenons cette annonce comme un manque de considération d’une économie qui représente pourtant 246 000 emplois en Nouvelle-Aquitaine et qui est présente dans toutes les activités humaines, tout en étant ancrée dans les territoires.

Nous souhaitons donc soutenir et relayer le communiqué de presse de notre réseau national ESS France et vous encourageons à en faire même.

Pour le Conseil d’Administration de la CRESS Nouvelle-Aquitaine, Stéphane Montuzet, Président



COMMUNIQUE ESS FRANCE

Projet de loi de finances 2025 : un budget inconscient pour l’ESS

ESS France a pris connaissance du projet de loi de finances pour 2025 déposé hier à l’Assemblée nationale. La baisse des crédits de Bercy consacrés à l’économie sociale et solidaire prend la forme d’une humiliation par son ampleur (-25%), par la comparaison avec les autres dépenses du budget sur du programme stratégies économiques de l’Etat (qui elles sont épargnées par les coupes), par la forme indifférenciée de son application à l’ensemble des mesures concernées.

Comment pourrait-on interpréter autrement le signal qui est envoyé à toutes celles et ceux qui sur le terrain organisent patiemment les solidarités, animent les territoires, innovent au service du plus grand nombre ?

L’essentiel du budget ESS de Bercy est en effet consacré d’un côté au dispositif local d’accompagnement qui soutient en proximité les TPE et PME de l’ESS, et de l’autre aux pôles territoriaux de coopération économique (PTCE). Les entreprises et organisations de l’ESS à qui ce budget est destiné sont déjà en première ligne des baisses de soutien des collectivités territoriales. Elles seront sans aucun doute pour certaines d’entre elles amenées à supprimer des emplois et à arrêter des activités. Elles subiront de fait une double peine, d’autant plus injuste que les personnes auxquelles elles s’adressent se retrouveront souvent fragilisées par le mouvement général d’austérité.

Le retrait de l’Etat du champ de l’ESS et ses effets de réplique auront sans nul doute un effet de levier social, économique, territorial et démocratique dangereux. Alors que nous traversons une crise institutionnelle et un désenchantement de l’engagement bénévole sur la corde duquel on a trop tiré, ce budget est inconscient.

L’ESS ne peut plus se contenter d’être payée en symboles et succès d’estime pour ce qu’elle apporte à la société. ESS France appelle les parlementaires du camp républicain à renverser cette logique d’assèchement des solidarités et démocraties de proximité.

« On ne pouvait pas faire budget plus déconnecté du réel, des besoins du terrain et du quotidien des Français. Les millions de bénévoles et employés de l’ESS subissent là une humiliation d’autant plus injuste qu’ils assurent partout en France, le 1er kilomètre de l’intérêt général.

Nous mobiliserons toutes les voix de l’ESS dans les territoires pour combattre cette injustice. »

Benoit Hamon, Président d’ESS France